Forum pour la Gauche Communiste Internationaliste
Ci-dessous, nous publions un tract rédigé, placardé et diffusé à Barcelone sur la place Catalunya par l’un de nos collaborateurs en Espagne.
Nous sommes dans la rue. Il existe enfin un début de réponse sociale face à la situation désastreuse que nous vivons tous d’une façon plus ou moins dure. Il y a des motifs suffisants pour s’indigner. Pas la peine de les énumérer ici. Ils signifient tous, pour la plupart d’entre nous, misère sociale, misère intellectuelle, misère matérielle...
Le premier responsable de la situation actuelle c’est l’économie capitaliste basée sur le travail salarié et la loi de la valeur, indépendamment de ceux qui, démocratiquement ou non, ont les rênes de l’État.
Le système capitaliste basé sur l’exploitation de ceux qui n’ont que leur force ou capacité de travail à vendre pour pouvoir survivre est en pleine crise économique (dit-il) et c’est pourquoi il est obligé (le pauvre !) de s’attaquer plus durement encore à nos conditions “d’existence”. Sur ce thème, le consensus est total entre les grandes forces politiques, de “droite” comme de “gauche”. Quant aux petites formations qui aspirent à un ou plusieurs sièges, elles n’auront pas d’autre solution que de se plier à la loi économique capitaliste si par hasard elles étaient amenées à collaborer dans un gouvernement, et même si elles arrivaient à former leur propre gouvernement un jour. En adoptant la logique du capital, on ne peut faire qu’une politique capitaliste. Et aucune réforme ne pourra empêcher que le monde de la marchandise nous écrase toujours plus et nous considère comme des déchets s’il n’a plus besoin de nous.
De plus, qu’il résolve ou non ses difficultés, des enfants et des adultes continueront à mourir de faim ou dans des guerres de rapine capitalistes tous les jours dans le monde ; les chômeurs continueront à se débrouiller comme ils le peuvent pour survivre ; les travailleurs avec Tripalium [1] signifie continueront à aliéner leur temps de vie pour un misérable salaire, en vendant la seule chose qu’ils possèdent, leur force de travail, étant ainsi la seule marchandise susceptible d’ajouter de la valeur à la valeur capitaliste existante. En un mot, nous continuerons à alimenter ou à contribuer à alimenter la classe capitaliste. Sans la classe travailleuse, sans ses esclaves salariés, sans le prolétariat, le capitalisme n’est rien.
Il est donc évident que la seule solution, c’est la révolution sociale et internationale. Il est donc évident que ceux qui font partie de la masse exploitée sont les seuls qui doivent et qui peuvent changer MONDIALEMENT un système qui, en plus de dégrader l’être humain, est en train de détruire la nature de façon irréversible. Pour atteindre ce but, nous devons nous organiser, nous devons continuer à organiser des débats sur les places publiques de “nos” villes, nous devons continuer à parler et à agir sur nos lieux de travail, nous devons organiser DÈS MAINTENANT la lutte commune de ceux qui ont un travail et de ceux qui sont au chômage, nous devons tisser la nouvelle association des exploités solidaires.
Le capital n’a plus besoin d’autant de main-d’oeuvre pendant 40 heures hebdomadaires pour continuer à s’accumuler. Et bien, attaquons son accumulation en imposant la réduction drastique des heures de travail avec augmentation de salaire, en ne permettant pas qu’il y ait un seul chômeur angoissé au jour le jour. Solidarité entre le prolétariat activement exploité et le prolétariat au chômage.
Le capital dispose de ses interlocuteurs fixes pour négocier ce qui lui convient le mieux, entre patronat, État et Syndicats. Et bien, refusons leurs négociations et imposons notre propre auto-organisation pour parler, agir et décider de ce qui nous convient le mieux.
Les forces politiques capitalises s’opposeront par tous les moyens à un semblable mouvement social. Et bien, écrasons-les en détruisant leur État et en imposant la volonté des prolétaires auto-organisés.
À bas l’esclavage salarié ! Vive la société sans classes, sans État et sans frontières !
[1] C’est-à-dire ’Les travailleurs au travail’ : l’étymologie du mot ’travail’ vient de ’Tripalium’ qui est un instrument de torture dans la Rome antique